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jeudi 23 février 2017, par
"Nous sommes de plus en plus de professionnels, patients, parents et personnes concernées par la psychiatrie, désirant porter haut et fort notre
mécontentement en ce qui concerne la loi de santé (Loi Touraine) instaurant les Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT), la disparition du secteur psychiatrique, la dégradation des moyens pour accueillir et soigner, les pratiques de contentions et la restriction à une conception neuro-biologique de la pathologie psychique et sa sur-médicalisation majoritaire en psychiatrie.
Nous sommes solidaires avec toutes les luttes engagées contre la destruction des acquis sociaux. Nous partageons le constat d’une dérive néo-libérale qui engendre de façon insidieuse, mais massive, la destruction du service public, éloignant du soin les personnes les plus fragiles et participant à un processus toujours plus marqué de leur précarisation, de leur exclusion et de leur enfermement.
Les GHT instaurés par la nouvelle loi de santé, énormes machines bureaucratiques, engloutissant la psychiatrie de secteur dans l’hôpital général et les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), annulent définitivement la spécificité de la psychiatrie, comme cela a été le cas pour les formations des infirmier-ère-s et des médecins.
Ainsi, ARS (Agences Régionales de Santé), HAS (Haute Autorité de Santé), « recommandations de bonnes pratiques », « démarches qualité », « patients traceurs », « file active », « mutualisation des moyens », sont autant de termes d’une novlangue imposée, qui loin d’être sous tendus par des considérations cliniques nous éloignent de la relation et d’une pensée de l’autre et de sa complexité.
Il existe des équipes, des collectifs, des associations, qui résistent à cette pression normative et budgétaire de rentabilité. C’est pourquoi il nous semble vital que nos engagements dépassent les murs de la psychiatrie et que nous agrandissions ensemble les rangs des luttes qui convergent aujourd’hui.
C’est pourquoi nous avons souhaité créer cette commission afin de débattre ensemble de la psychiatrie, des soins psychiques et de l’accueil de l’altérité dans notre société."