José Morel Cinq-Mars

Chers utopsystes,

Pour notre prochaine rencontre, nous aurons le plaisir de recevoir le lundi 3 novembre à 20h30 au 27 rue des Bluets (Métro Ménilmontant ou Père Lachaise)

José Morel Cinq-Mars,
psychologue clinicienne et psychanalyste
auteure de plusieurs ouvrages dont « Psy de banlieue » (Erès, 2010), « Le deuil ensauvagé » (PUF, 2010), « Quand la pudeur prend corps » (PUF, 2002)

Dans son dernier livre (Seuil, 2013) « Du côté de chez soi. Défendre l’intime, défier la transparence », José Morel Cinq-Mars fait de l’intime un opérateur pour analyser l’ensemble des transformations du champ social. Ses développements s’étayent d’une pratique de clinicienne dans un service de Protection Maternelle et Infantile (PMI) de banlieue parisienne. Nous déplierons cette question de l’intime sur plusieurs strates.

Ainsi, dès la première rencontre, quelles précautions prendre pour accueillir l’autre, pour qu’une anamnèse ne se transforme pas en interrogatoire, pour qu’un travail de parole possible ne devienne pas un travail forcé ?
En parallèle, alors même que l’intime de certains éprouvés permet souvent aux professionnels d’avancer dans la création d’une relation humanisée avec les personnes en proie aux processus psychotiques, comment raconter, à partir des effets sur sa propre subjectivité, la rencontre avec telle ou telle personne sans trop s’exposer à la destructivité des individus, des groupes et des institutions ?
Ainsi, au niveau institutionnel comment penser et construire un cadre singulier et collectif permettant à l’intime de se dévoiler sans devenir une exhibition imposée ? Comment penser ce qu’il faut ou non échanger lors des temps de réunions alors que tout nous pousse à "la transparence" et au "partage" du secret ? Quel est le sens de ce secret professionnel partagé quand ce partage, fait au nom de l’intérêt des usagers et de la qualité de leur prise en charge, est en réalité au service des dispositifs de gestion, de contrôle et de sécurité ?

Toutes ces questions nous inviteront à partager une question fondatrice pour élaborer un support qui se voudrait psychothérapique (qu’il soit individuel, de groupe ou institutionnel) : comment construire un cadre suffisamment ouvert pour accueillir les confidences tout en étant suffisamment fermé pour qu’elles ne soient pas exposées aux quatre vents ?

A l’heure où les fantasmes de lire les pensées font leur retour par les techniques d’imagerie cérébrale en remettant en cause l’irréductibilité de l’intime de la sphère psychique, nous devrons penser les dialectisations à mettre en acte dans la pratique quotidienne pour faire face aux injonctions de transparence afin de les travailler, de les détourner, de les obscurcir.

Mathieu Bellahsen pour Utopsy
www.utopsy.fr
utopsys@yahoo.fr

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Prochaines rencontres prévues :

 Lundi 24 novembre : Patrick Coupechoux, journaliste, pour son ouvrage : "Un homme comme vous", Le seuil, 2014
 Lundi 5 janvier : Pierre Kammerer, psychanalyste, auteur de "L’enfant et ses meurtriers", Gallimard, 2014
 Lundi 26 janvier : Christophe Chaperot, psychiatre psychanalyste, chef de secteur à Abbeville autour de son livre à paraître : "Formes de transfert et schizophrénie", Toulouse, Erès, coll : Des travaux et des jours, 2014
 Lundi 9 mars : Alain Gillis, psychiatre et phénoménologue, autour d’une introduction à la clinique phénoménologique

Et en 2015 nous accueillerons aussi Alain Badiou, François Pain, Pierre Dardot et Christian Laval, Valentin Schaepelinck...