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mardi 4 mai 2010
Nous inviterons le lundi 17 mai 2010 à 20h30 l’équipe de l’hôpital de jour Salneuve à Aubervilliers qui accueille des enfants autistes et psychotiques présentant un handicap sensoriel. Les soignants interviendront sur le thème :
« Une Institution pédopsychiatrique travaillée pour tenir compte du fonctionnement subjectif des enfants autistes et psychotiques accueillis ».
Cette soirée sera l’occasion de témoigner du travail d’un collectif qui s’appuie sur le transfert, pour penser une pratique institutionnelle dans le champ de l’autisme alors que de nombreuses questions voire injonctions sont posées au niveau politique pour orienter les pratiques (prise de position d’une secrétaire d’état concernant le packing etc.)
Quelle hospitalité tant pour l’autisme, que pour les « enfants à problèmes » ? sera l’une des interrogations que nous poursuivrons au mois de juin avec Bernard Golse.
Depuis plusieurs années, nous assistons à un grand tournant paradigmatique en ce qui concerne la maladie mentale et la folie. En matière de psychose infantile et d’autisme, dans les années 90 nous avons vu disparaitre ces mots des classifications nosographiques de la psychiatrie, l’autisme est alors sorti du champ de la maladie mentale pour être intégré à celui du handicap.
La polémique entre tenants d’approches distinctes s’est transformée en un combat virulent tant et si bien que l’Etat est intervenu avec violence pour répondre aux plaintes de certaines associations de parents. Ces plaintes, largement médiatisées, visent à contraindre les professionnels et les spécialistes à appliquer les « bonnes » méthodes quant au diagnostic et à la prise en charge des enfants autistes. D’après ces évolutions, les hôpitaux de jour de pédopsychiatrie seraient devenus des lieux inefficaces, voire« dangereux » pour prendre soin de ces enfants.
Pourtant, si les diagnostics de psychose infantile et d’autisme sont sortis des classifications, cela veut-il dire que les enfants qui en souffraient n’existent plus ? Qu’en est-il dans la pratique quotidienne avec ces enfants ? Peut-on évacuer si aisément toute dimension thérapeutique ?
Dans cette bataille clinique et politique, L’HDJ SALNEUVE est d’abord un dispositif institutionnel : dispositif d’accueil et de soin. Un dispositif institutionnel averti du fonctionnement subjectif des enfants autistes et psychotiques. Une hypothèse pour orienter cette institution : l’autiste n’est pas un handicapé mental, mais « un sujet au travail » pour apaiser son angoisse.
L’HDJ SALNEUVE est engagé dans la défense des lieux de soins psychiques et dans la lutte pour le droit des parents à choisir les soins pour leurs enfants, en liberté, et selon des critères qui peuvent être différents des protocoles imposés par les partisans d’une causalité purement organique des maladies mentales.
Ainsi, notre collectif vise à construire une institution capable d’accueillir et de favoriser le travail d’autoconstruction propre de l’enfant psychotique et autiste, et de proposer à celui-ci une autre destinée à son travail incessant.